Retrouvez dans ce dossier une interview de Ben Kowalewicz et Aaron Solowoniuk et des photos réalisées par Julien Benatar lors du concert du groupe à l’Élysée Montmartre de Paris le 22 février 2007 :

C’est dès 13h00 que j’investis la sublime Élysée Montmartre. Après de rapides présentations avec le label français je m’installe dans le petit salon au dessus du bar et attends impatiemment le groupe. Arrivent alors le charismatique chanteur Ben Kowalewicz et Aaron Solowoniuk, le batteur du groupe. C’est après une petite présentation qu’ils sont prêts à répondre aux questions. Ben m’explique qu’il connaît le site et me remercie pour sa conception, c’est un groupe résolument très accessible et d’une grande gentillesse que j’ai la chance d’interviewer en ce jeudi 22 février 2007.

Billy Talent France : Salut ! Merci de nous accorder cette interview. Comment se déroule toute la phase post-II ?

Ben (chant) : Ca se passe super bien !

Aaron (batterie) : Mieux que ce que l’on n’aurait jamais imaginé !

Ben : Et on est très excités à l’idée de revenir en France et je pense qu’on va revenir en France beaucoup plus régulièrement.

Pendant qu’au Canada vous faites d’énormes salles en France vous jouez dans de petits clubs et êtes totalement inconnus du grand public. Comment vivez-vous le fait de repartir à zéro ici ?

Aaron : C’est le mieux !

Ben : C’est génial ! Oui, le truc bien c’est qu’on vient juste de finir de tourner au Canada et en Allemagne on a joué devant environ 7 ou 10 000 personnes. Alors, quand on vient ici, ce n’est pas petit pour nous, au contraire c’est grand ! C’est vraiment flatteur et on sait qu’on va bien s’amuser.

Vous jouez ensemble depuis le lycée et êtes aujourd’hui un groupe mondialement reconnu. Si vous deviez faire une synthèse de votre parcours ?

Ben : Je ne sais pas, la folie je dirais. S’amuser. Époustouflant. Un rêve qui devient réalité. On reste sans voix.

Aaron : On n’aurait pas pu espérer mieux

Ben (en français) : Le meilleur. (rires)

Vous effectuez pas mal de reprises, par quel groupe aimeriez-vous vous faire reprendre ?

Ben : Oh mon Dieu, je pense que n’importe quel groupe qui nous reprendrait, ça m’irait !

Aaron  : Il y a pas mal de groupes de lycée qui postent leurs reprises de nous sur YouTube ce qui est assez génial.

Ben : Je dirais les Pussycat Dolls. (rires)

Et que ressentez vous quand vous voyez des groupes vous reprendre ?

Ben : On est flatté ! Penser que les gens prennent le temps d’apprendre ce qu’on a fait, c’est vraiment flatteur.

À cause de certaines nouvelles lois, mettre des tablatures sur internet est presque considéré comme mettre des mp3. Que pensez-vous de cette loi ?

Ben : Et bien tu sais je pense que télécharger un mp3, c’est ça le futur ! Donc on comprend tout à fait, il y a du pour et du contre, mais en fin de compte on est obligé de passer par là, donc autant l’accepter.

Et pour les tablatures, vous savez que maintenant les mettre sur internet est presque considéré comme mettre un mp3 ?

Ben : Vraiment ?? Mince ! C’est vraiment fou !

Oui, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai pas pu mettre vos tablatures sur mon site, parce que je ne suis pas sûr d’en avoir le droit maintenant…

Ben : Ah c’est bizarre, tu en as le droit au Canada.

Vous faites partie du Canadian Music Creator Alliance, quel est votre point de vue, sur toutes ces lois autour de la musique ?

Ben : Oh, oui ! On en revient un peu à ta question précédente en fait. On s’en fiche si vous téléchargez notre musique, ce n’est pas vraiment la faute des gens qui téléchargent, mais plutôt celle des majors qui essaient depuis si longtemps de vendre leur musique sous un seul format, et qui ont été dépassés. Tu vois ce que je veux dire ? On comprend tout à fait les technologies futures, car faire les choses à l’ancienne manière ne fonctionne plus.

Pouvons nous considérer des chansons comme Red Flag, Worker Bees ou The Navy Song comme des chansons politiquement engagées ?

Ben : Hmm, je dirais qu’elles sont politiquement motivées, disons que Worker Bees et The Navy Song parlent plutôt des répercussions de la guerre. Alors que Red Flag n’est pas une chanson si politique que ça, mais plus socio-politique, quand tu crois en toi, en tes forces et au fait de rester unis et de croire en quelque chose, ou bien trouver quelque chose injuste et se battre contre ça. C’est très bien, mais il faut que vous croyiez assez en vous pour avoir le pouvoir de faire tout ce que vous voulez faire.

Alors que signifie Red Flag ?

Ben : Red Flag signifie juste avoir le sens de l’urgence, le fait de déclarer la guerre contre certaines choses que l’on trouve injustes.

Vous avez annoncé lors de votre dernier concert à la Brixton Academy que vous alliez sortir un nouveau DVD. Pouvez vous nous en dire plus ?

Aaron : Oui, en effet, on a enregistré le concert à la Brixton Academy et celui de Düsseldorf et on va les intégrer dans un prochain DVD qui sortira dans l’automne, donc ce sera un concert live, avec des extraits de chaque concert, et j’espère qu’on va pouvoir y ajouter d’autres petites choses.

Ben : Ça va être vraiment bien.

Aaron : On a bossé dessus toute l’année.

Ben : Ce sera en haute définition.

Ben et Aaron (en même temps) : HD (rires)

Ok, donc ce ne sera pas qu’un seul et même live, mais le mix de plusieurs en quelques sortes ?

Aaron : Des parties des deux shows ouais, et quelques autres trucs en plus.

Ben : Ça sera bien.

Si vous deviez être un super-héros, vous seriez ?

Ben : Robin ! Je serais Robin !

Aaron : Moi Batman.

Et si vous pouviez avoir un super pouvoir, lequel ce serait ?

Aaron : Avoir des visions, juste pour connaître les pensées des gens.

Ben : Je pourrais voler la voix des gens, pour n’en faire qu’une seule et unique, une voix puissante qui détruirait tout.

Aaron : C’est pas un super pouvoir mec.

Ben : Moi ça me convient.

Pouvez-vous nous en dire plus de votre association F.U.MS ?

Aaron : En fait c’est parti quand on a fait un concert avec Alexisonfire et Moneen dans le but de collecter des fonds pour une bourse d’études pour des adolescents et jeunes adultes atteints de sclérose en plaque. Donc F.U.MS est en gros juste un sigle inventé pour un concert. On vend des bracelets (Ils me les montrent à leurs poignets) pour collecter des fonds en ce moment aux concerts.

Celui de ce soir également ?

Aaron : Oui

C’est vraiment bien que vous fassiez ça, peu de groupes le font.

Aaron : Ouais on essaie de faire au mieux

Vous n’avez jamais joué de chanson en live qui date de l’époque de Pezz depuis la sortie de votre 1er album. Considérez vous Pezz comme une partie finie du groupe ? Le fait d’avoir changé le nom du groupe signifie quelque chose ?

Ben : Oui, je veux dire on voulait avoir un même groupe, mais on n’avait pas les mêmes motivations à l’époque. Tout tournait plutôt autour du fait de s’amuser, d’essayer des trucs nouveaux, des styles différents. Cette page de notre vie est derrière nous. On passe à un nouveau chapitre maintenant.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de tournées ?

Ben : Je crois que, pour moi, c’est plein de shows qui se mélangent. On a joué ce show au Québec, ça s’appelait le festival d’été, on était face à 55 000 personnes, comme dans certains autres festivals en Europe, et tu sais c’est comme des courts extraits, des moments de chaque concert qu’on a joué, mis bout à bout.

Et les pires souvenirs ?

Aaron : Oh il y en a tellement ! (rires) Il y a surtout le fait d’être seul, loin de sa famille, juste le fait de se sentir vidé et épuisé, d’avoir mal, d’avoir fait des erreurs sur les morceaux joués, etc.

Vous semblez être assez calme et cool dans la vie de tous les jours, pourtant sur scène, vous devenez fou, comment faites-vous cela ?

Ben : C’est tout simplement ce que la musique me fait ressentir.

Vos concerts sont assez différents de ce que l’on entend sur vos CD. On paie pour un show vraiment intense. Portez-vous beaucoup d’attention à cette intensité lors de vos concerts ?

Ben : Oui je pense que ce sont deux choses très différentes. En studio on essaie de rester concentré, pour trouver la bonne mélodie et le sens des chansons. Mais en live, ces chansons prennent une importance et une énergie complètement différente, tu vois ce que je veux dire ? Et je pense que j’apprécie ces deux phases, mais je préfère quand même la partie live. (rires)

Aaron : Moi aussi.

Comment voyez-vous le groupe dans 10 ans ?

Ben : Obèses (rires), et chauves !

Gavin Brown a produit vos 2 albums. Comment cela s’est-il passé pour II ?

Aaron : Gavin est un mec génial. Il nous a beaucoup aidé à nous concentrer sur certaines chansons qui nous paraissaient super longues, et nous a fait nous concentrer sur les parties vraiment bonnes, pour ne garder que le meilleur de chaque chanson. C’est quelqu’un de très intéressant. Ian a beaucoup produit sur cet album donc c’est un peu comme s’il avait commencé album et que Gavin l’avait plus que fini.

Et qu’est-ce que cela signifie quand un membre du groupe (Ian, le guitariste, a produit le dernier album en compagnie de Gavin) produit l’album ?

Aaron : Pour nous c’est le mieux ! Car ce qu’il en sort c’est vraiment nous et pas l’idée de ce qui doit passer à la radio. C’est une chanson que l’on a créée nous-mêmes, Ian avait tout à faire sur chaque note de chaque chanson. Gavin lui était plus dans la batterie et la mise en place des micros. C’est un effort d’équipe.

Quelle chanson préférez-vous jouer en live ?

Aaron : Pour moi c’est This Suffering.

Ben : Moi j’adore Surrender.

Vous parlez un peu français ?

Ben : Un petit peu oui.

Aaron : Oui mais (en français) c’est très très difficile pour moi. (rires)

Avez-vous un dernier mot pour vos fans Français ?

Ben (en français) : Merci. (rires)

Aaron (en français) : Merci beaucoup ! (rires)

Interview réalisée par Julien (Justme) pour Billy Talent France
Traduction par Magali, correction par Hardtack

Remerciements : Atlantic Records USA – Jennifer, Amaël ainsi que son assistant Jeff de Warner Music France et Billy Talent bien évidemment pour ce moment exceptionnel.