Retrouvez dans ce dossier une interview de Ian D’Sa et Aaron Solowoniuk réalisée par Julien Benatar et des photos prises par Alain Grodard lors du concert du groupe au Furia Sound Festival à Cergy-Pontoise le 26 juin 2007 :

Vendredi 29 Juin 2007, jour tant attendu du retour de Billy Talent en France ! Les interviewer une nouvelle fois à quelques mois du concert de l’Élysée Montmartre est plutôt inespéré mais possible grâce à Warner France. Aujourd’hui j’ai le privilège de rencontrer Ian et de retrouver Aaron. L’interview se déroule dans l’espace presse du Furia Sound Festival, la décoration est très orientale et intéresse le groupe dès son entrée. Aaron se souvient de moi et Ian à l’air plutôt heureux d’être interviewé par un site les concernant. L’entrevue se déroule alors dans une ambiance très décontractée où questions sérieuses et autres interrogations beaucoup moins réfléchies se mêlent pour une vingtaine de minutes de pur bonheur !

Comment allez vous depuis la dernière fois ? Comment va la vie de Billy Talent ?

Ian (guitare) : Assez Occupée.
Aaron (batterie) : Très occupée même.
Ian : On a fait beaucoup de festivals en Europe lors des derniers mois.
Aaron : Oui, on n’a pas eu la chance de voir les villes, on a pu voir les forêts des pays dans lesquels on était déjà venu avant donc, c’est vraiment cool. On a joué avec beaucoup de nos groupes préférés. On a pu voir les Beastie Boys, Muse, les Red Hot Chili Peppers. C’est assez drôle.

Vous avez gagné 3 Much Music Awards il y a peu, cela vous fait en tout 6 Much Music Awards, 5 Juno Awards et 2 Echo Awards…

Ian : Wow…

On peut dire que Billy Talent réussi tout ce qu’il entreprend. Qui garde les prix ? (rires)

Aaron : On en garde un chacun.
Ian : Oui, on en a un chacun.
Aaron : Cela rend les choses faciles. (rires)
Ian : Cela en fait beaucoup ! Je ne m’en étais pas tellement rendu compte…
Aaron : Ouais !

Ian, tu as réalisé le vidéo clip de Fallen Leaves en compagnie de Dean Karr et vous avez gagné 2 Much Music Awards pour cela. As-tu déjà imaginé qu’il te ferait gagner autant de prix et était-ce un de tes objectifs lors de sa réalisation ?

Ian : Non je n’ai pas… Je ne pense pas… Aucun d’entre nous n’a jamais eu à l’idée de gagner un award mais je me rappelle lorsque l’on s’est retrouvé sur le tournage tout ce dont nous avions parlé au téléphone et préparé pour la vidéo était génial et cela m’a émerveillé. On a ensuite vu le playback et c’était simplement magnifique, comme si c’était un film de nous tous. Donc après avoir vu la vidéo j’étais certain qu’elle ferait tout ce qu’elle a fait.

Et tu as contribué à l’artwork de Billy Talent II

Ian : En fait c’est mon ami Henry Fong qui s’en est occupé.

Mais tu es cité à côté de lui dans les crédits du livret…

Ian : Oui, nous voulions avoir une image qui symbolise ce que les paroles voulaient dire donc nous avons story bordé ce que chacun d’entre nous voulions. Il est revenu avec ces superbes illustrations.

Et penses-tu que l’aspect visuel de Billy Talent est important ?

Ian : Oui, je pense qu’il est très important car si tu laisses un label ou quelqu’un effectuer l’artwork, ils n’ont aucune idée de ce que tu as en tête musicalement ou lyriquement. La communication peut être perdue donc il est important que les groupes effectuent leur propre artwork aussi bien. Comme ça il n’y a pas de perte de communication.

Vous allez bientôt rejouer lors du Festival d’Été de Québec, la dernière fois que je t’ai rencontré, tu disais que c’était le plus gros concert que vous n’aviez jamais joué…

Aaron : Ouais, plus maintenant ! Plus après le Rock Am Ring (rires). C’est le plus gros concert que nous n’ayons jamais fait. Le festival d’Été est un gros concert pour nous étant donné que c’est notre plus grosse tête d’affiche pour aller ce soir là jouer devant plus de 50 000 personnes ! Rock Am Ring était juste…très étrange d’aller pendant la journée jouer devant 85 000 personnes, deux entités différentes je pense.

Et comment te sens tu avant ce Festival d’Été ?

Aaron : Je ne peux plus attendre !
Ian : Ouais, ça va être énorme ! Le festival d’Été est le seul festival du Canada qui ressemble à un Festival Européen.
Aaron : Le seul !
Ian : Tous les autres festivals canadiens ne durent pas plus d’une journée et n’ont jamais plus de 20 000 personnes. ZZ Top y a joué la dernière fois que nous y étions devant 80 000 personnes !
Aaron : Kanye West était là aussi.
Ian (surpris) : Kanye West ?
Aaron : Et c’est un festival de 7 jours. Et au lieu d’avoir trop de groupes en une journée, il y en a seulement deux.

Et vous y jouez avec Alexisonfire qui sont de bons amis à vous ?

Ian et Aaron : Ouais !

Avant d’être aujourd’hui l’un des plus gros groupes de rock, Billy Talent a été un groupe de lycéens. Que pensez vous aujourd’hui du long mais énorme chemin que le groupe a parcouru pour en arriver là ?

Aaron (hésitant) : C’est difficile… Je n’aurais pas voulu prendre un autre chemin tu vois. Cela a été si long pour nous pour arriver ici et maintenant on s’amuse juste beaucoup. On réalise jusqu’où nous pouvons aller si nous essayons. On a vu Muse jouer hier en tête d’affiche, ce sont d’extraordinaires musiciens et show mens. On a aussi pu voir quelques uns de nos héros comme les Beastie Boys, on était des jeunes lorsque Lisenced to Ill est sorti. On a aussi vu les Red Hot Chili Peppers jouer, les Queens of The Stone Age l’autre soir ! On voit tous ces groupes fantastiques donc, j’aime où nous sommes entant que groupe, c’est cool.

Et quels conseils pourriez-vous donner aux groupes qui sont aujourd’hui celui vous étiez il y a 13 ans ?

Ian (après quelques secondes) : Conseils… Je pense que si nous y serions mis plus sérieusement dès le début les choses se seraient déroulées plus rapidement. Mais je suis heureux de la façon dont cela s’est déroulé puisqu’il est important de trouver une identité, trouver ce qui rend votre groupe unique. Donc je pense qu’il n’y a aucun conseil, ne pas essayer d’imiter d’autres groupes mais essayer de trouver sa propre identité et son propre son.

Cela fait quoi de partir d’un groupe à la recherche de public à un groupe disposant d’une base incroyable de fans ?

Aaron : C’est juste génial. Juste avoir vos amis qui viennent à vos concerts depuis des années et de plus avoir une base de fans internationale. C’est juste…incroyable.
Ian : C’est assez génial, beaucoup de groupes du nord de l’Amérique peuvent juste tourner au Canada et en Amérique et nous travaillons dur dans le monde entier, en Europe ! On est chanceux de pouvoir tourner en Europe.

Le Billy Talent “underground” vous manque-t-il de temps en temps ?

Aaron : Je ne pense pas qu’il me manque. Je n’y pense pas beaucoup.
Ian : Je ne sais pas s’il me manque. Cela remonte à si loin d’être un groupe underground. Tu ne peux pas vivre d’une entière carrière entant, essayant d’être un grand groupe underground. Et c’est génial lorsque des personnes apprécient ta musique et ton groupe même si tu ne le veux pas. Donc cela ne me manque pas vraiment.
Aaron : Et on a aussi de quoi manger en loge maintenant ! (rires)

Tandis que votre popularité explose tout autour du monde vous arrivez à rester assez proche de vos fans sur votre forum ou en les rencontrant après les concerts par exemple. Pensez vous que votre popularité pourrait justement rendre la tache plus difficile ?

Ian : Je pense que je peux voir ça justement se passer car j’ai pu le voir arriver à d’autres groupes et c’est vraiment trop nul car c’est cool de jouer des concerts et ensuite signer quelques autographes, rencontrer vos fans. Mais si il y avait 300 personnes tu y resterais pour toute la nuit (rires). Cela rend les choses plus difficiles.
Aaron : Nous faisons de notre mieux pour rencontrer les kids qui attendent pour rencontrer le groupe mais c’est vraiment difficile des fois.

Il est vrai qu’en France nous sommes assez privilégiés sur ce point, vous avez pris le temps de nous rencontrer après chaque concert.

Sinon, vos deux premiers albums suivent une sorte de continuité, une évolution naturelle. Que pouvons nous espérer pour le 3e album ?

Ian : Pour le 3e album ? Hum nous avons beaucoup tourné pour II et nous avons besoin de faire un break. Nous commencerons ensuite à écrite un nouvel album mais il n’y a aucun plan ni rien pour changer le son.

Et que pensez-vous des concepts albums ?

Ian : Je pense qu’ils sont plutôt cool. Cela a marché pour beaucoup de groupe, Pink Floyd ou même My Chemical Romance ! Peut être que nous en ferons un, un jour (rires). C’est une bonne idée.
Aaron : Ouais, c’est cool.

Qu’avez-vous pensé de vous la première fois que vous vous êtes rencontré ?

Aaron : On s’est d’abord rencontré en drafting class peut être (rires général). Mister Harods ?! En classe de Graphique…
Ian (le reprenant) : Graphique Design !
Aaron : Une super nuit de design graphique (rires). Je me souviens qu’il portait sa coupe de cheveux géniale.
Ian : Je faisais beaucoup de choses avec mes cheveux. Je me souviens qu’Aaron avait des tatouages donc je pensais que c’était un voyou (rires) mais en fait pas du tout.
(rire général)

J’ai demandé aux fans via le forum français et le forum officiel s’ils avaient des questions pour vous. (Aaron commence déjà à rire) Un certain Aaron de Toronto, Ontario a une question pour Ian (énorme rire, que ce soit Ian, Aaron, moi ou un caméraman à nos côtés). Il désirait te demander combien de temps tu mettais pour effectuer ta coupe de cheveux !

Ian (s’adressant à Aaron) : Connard ! (rires) Oh mon dieu !
Aaron : C’est drôle ! Nous regardions ce topic hier et j’y ai répondu !
Ian : J’allais y répondre aussi mais je n’ai malheureusement pas eu la chance de pouvoir me connecter ! Cela me prend 20 minutes Aaron.
Aaron : Maintenant tu n’en as pris que 15 ?
Ian : J’ai fini en 15 minutes !

Et tu es donc sûrement le membre qui prend le plus de temps à se préparer avant les concerts ?

Ian : Ouais, probablement.
Aaron : Je n’en ai plus rien à faire. Regarde moi, regarde moi (rires de Ian) ! Je ne me rase même plus ! Horrible. (rires)
Ian : C’est une sorte de crustash*.
Aaron : Crustash* ? (rires)
Ian : Crustash*. (rires)

*Curstash est un mot n’ayant de pas définition exacte, c’est pour cette raison que nous ne le traduisons pas. Il représente la “barbe” que les lycéens portent pour faire plus mur. C’est un terme clairement péjoratif.

La prochaine question est un petit peu plus sérieuse. Billy Talent a souvent été, sans aucune raison cohérente, considéré comme un groupe émo. Que pensez vous de ce mouvement et est-ce que la chanson Where is The Line peut être considéré comme contre ce mouvement (le refrain faisant : Where is the line between your fashion and your mind) ?

Ian (invraisemblablement étonné) : Contre les émos ? Non, en fait cette chanson a plus été écrite par rapport au rock indie hippie. La culture indie rock fait que le fashion succède à la musique. Ils ne font que s’habiller sans réellement comprendre la musique et ces groupes de labels major. Cette chanson est pour ce type de personnes.
Aaron : C’est si drôle, ces groupes d’indie sur major…
Ian : la Musique est de la musique que ce soit sur un label indie ou une major, ce qui est drôle, c’est que plein de groupes ont leur groupe préféré sur un label major comme les Pixies ou les Clash.

Ian, dans ta façon de jouer tu arrives à en quelque sorte avoir le rôle d’une guitare rythmique et mélodique en même temps ce qui fait quelque chose d’assez atypique plus expressément dans des chansons comme River Bellow ou This Suffering mais plus généralement dans les chansons du groupe. Ce n’est pas trop difficile à gérer sur scène ?

Ian : Pas vraiment, plus maintenant. C’était très difficile. Je fais ça car je voulais faire la lead guitar et les accords rythmiques en même temps en étant le seul guitariste dans le groupe. J’ai juste essayé de faire les deux et maintenant on arrive au résultat final. Au début c’était plutôt difficile mais c’est devenu vraiment simple.

Et n’avez-vous jamais songé à rechercher un autre guitariste pour t’aider sur les parties rythmiques lors des concerts ?

Ian : Oui, j’y ai songé lors de cette tournée il y a 7 ans, avoir un autre guitariste, pouvoir en faire plus. Mais je pense que c’est justement cool de ne pas avoir ce second guitariste et essayer de jouer seul, cela te rend justement un meilleur musicien. Essayer de faire des choses que tu n’arrives pas à faire.

C’est justement l’une des particularités que j’aime dans le groupe, vous êtes seulement quatre et vous avez chacun un rôle réellement indispensable dans le son de Billy Talent.

La peau de batterie que vous avez vendue pour F.U.MS est partie pour plus de 2 500 $. Comment vous sentez-vous par rapport à cela ?

Aaron : C’est incroyable. C’est un enfant d’Admenton il me semble qui a gagné l’enchère. Il y avait 3 enchérisseurs et 2 510 $ sont partis pour MS Society of Canada. Deux bourses et demie ont été payées grâce à cette enchère.
Ian : C’est cool !
Aaron : C’est vraiment cool.

Et qu’est ce qu’un fan peu faire aujourd’hui pour aider F.U.MS ?

Aaron (réfléchissant) : Bonne question… Car c’est juste mis en place au Canada. Les fans canadiens peuvent faire des dons pour MS Society of Canada mais ce serait cool si quelque chose était mis en place autour, en Europe aussi. Donc je ne sais malheureusement pas trop…

On m’informe que l’interview doit bientôt arriver à son terme à cause des différents retards qui ont survenu dans la journée.

Vous jouez beaucoup d’énormes festivals devant des milliers et des milliers de kids, vous jouez aussi dans des clubs bien plus intimistes comme lorsque nous avons eu la chance de vous voir au Batofar, cette petite péniche lors de votre première venue française. Quel type de concert préférez-vous effectuer ?

Aaron : Les deux ! C’est car les deux sont si différents, ils sont complètement différents.
Ian : C’est deux vibes différentes, lorsque tu joues un concert vraiment petit tu peux interagir avec les fans et c’est drôle. Tu te sens comme une partie de quelque chose de petit donc c’est plus drôle. Mais quand tu joues un gros festival et qu’il y a beaucoup de monde il est difficile de se “connecter” avec beaucoup de monde mais le public a l’air encore plus fou. C’est vraiment cool. Deux vibes différentes.

Le groupe me demande de continuer l’interview tant qu’ils ne sont pas rappelés. Les questions suivantes sont donc plus brèves et drôles.

Qui est le meilleur cuisinier du groupe ?

Ian (rires) : Aaron !
Aaron : Moi !
Ian : Sauf pour les petits-déjeuners, je peux les faire. Je peux cuisiner de bons petits-déjeuners.
Aaron : Je peux faire de bons petits déjeuners ! On fera un test.
Ian : Ok, on fera un test ! En retournant l’œuf sans briser la partie jaune ?
Aaron : Ouais.
Ian : Ça marche !

Lors des tournées, qui dort le plus ?

Ian : Qui dort le plus ?
Aaron : Je ne sais pas…
Ian : Je dors beaucoup.
Aaron : Je dors beaucoup aussi.
Ian : Tout comme Jon. On dort tous beaucoup (rires), elle n’était pas facile !

Qui étaient vos modèles étant jeunes ?

Ian : Je dois dire que pour moi c’est Tom Waits, pour sa crédibilité artistique, entant que musicien et pour être capable de mêler art et musique.
Aaron : Les Red Hot Chili Peppers pour tout le travail qu’ils ont effectué et ils jouent ensemble depuis si longtemps. En tant que groupe ils sont un modèle je pense.

Quelques fans ont créé une version de Perfect World pour le jeu vidéo Guitar Hero II…

Ian (très étonné) : Oh, sérieux ?

Oui, on peut trouver une vidéo sur YouTube.

Ian (toujours aussi étonné) : Woaw !

Êtes vous joueurs lors des tournées ?

Ian : Je ne suis pas un joueur du tout mais j’ai essayé Guitar Hero et j’ai vraiment été lamentable.
Aaron : Je l’ai aussi essayé, c’était plutôt étrange. Aucun d’entre nous ne joue vraiment sauf Ben, il a une PSP mais je ne crois pas qu’il l’ait encore.

Avez-vous des rituels pré ou post-concerts ?

Ian : Hmm, avant les concerts on s’échauffe juste et on prépare les guitares. Après les concerts on fume et on boit. (rires)
Aaron : Pareil pour moi, échauffement puis quelques verres.
Ian : On se relaxe.

Par rapport à la France, cela vous a pris cinq mois pour passer d’un club d’environ 300 places à une Élysée Montmartre 5 fois plus grande. Quels sont vos prochains objectifs pour ce pays ?

Aaron (avec un air sérieux pendant que Ian ne peut s’empêcher de rire) : Une centaine de millier. C’est l’objectif.
Ian : Ouais !
Aaron : Pourquoi pas !
Ian : Pourquoi pas, je l’espère !

Je l’espère aussi ! C’est l’heure de la dernière question, auriez vous un dernier mot pour les fans français ?

Ian (parlant à Aaron) : Dis-le ! Tes fameuses lignes !
Aaron : Oh, je ne sais pas…
Ian : Il chante ces mots français depuis des années, depuis le lycée.
Aaron (en français) : “Tout le fromage dans le cochon”.
Ian : Cela ne veut rien dire.
Aaron : Oui, cela ne veut rien dire. (rires)
Ian : C’est hilarant !
Aaron : Mon frère me l’a appris.
Ian (en français) : “Tout le fromage…
Aaron : All The Cheese…
Ian (en français) : …Dans le pochon ?
Aaron (en français) : …Dans le cochon. Je n’ai aucune idée d’où cela vient. (rires)
Ian : On peut aussi dire “All the cheese in the croissant” ; “Tout le fromage dans le croissant”.
Ian et Aaron (en chœur et en français) : “Tout le fromage dans le croissant !”
Ian (en français) : Merci beaucoup !
Aaron (en français) : Oui, merci beaucoup !

Un grand merci à vous !

Interview réalisée par Julien (Justme) pour Billy Talent France
Traduction par Julien
Aide à la traduction : Djé, Julien J, Mary et Rob
Remerciements : Jennifer, Amaël et Jeff de Warner France, Aurélie du Furia Sound Festival et Alain Grodard.